Le nombre de victimes palestiniennes a dépassé hier la trentaine à Gaza sous le pilonnage intensif de l’armée de l’air israélienne, alors que 40 000 soldats réservistes ont été rappelés par Tel-Aviv pour une fort probable offensive terrestre contre l’enclave palestinienne, devenue l’endroit idéal pour les démonstrations de force d’Israël.
Deux Palestiniennes et quatre enfants ont été tués hier en milieu de journée dans la série de raids israéliens dans l’est et au nord de la ville de Gaza, selon les services de secours palestiniens.
"Deux frères de 12 et 13 ans (ont péri) à Chejaïya, tandis qu’un garçon de quatre ans et une femme sont morts à Zeitoun", a précisé le porte-parole des services des urgences, Ashraf al-Qodra.
Ce sont des scènes similaires, qui font le quotidien des Palestiniens de la bande de Gaza, désormais sous le feu des raids de l’aviation israélienne, estimés à plus de 160 durant la seule nuit de mardi à mercredi. Au total, elle a mené 430 attaques puis le début de son offensive, a détaillé le porte-parole de l’armée, le général Moti Almoz, précisant que 120 rampes de lancement de roquettes, 10 QG du Hamas et de "nombreux tunnels" avaient été détruits.
C’est la réponse barbare de l’État hébreu aux salves de roquettes du Hamas, qui ont repris hier vers Israël, visant notamment Tel-Aviv. Cet engrenage est susceptible de déclencher une nouvelle offensive terrestre contre le territoire palestinien.
Deux roquettes tirées vers Tel-Aviv, le cœur économique d’Israël, ont été interceptées en début de matinée par le système de défense antimissile Iron Dôme, selon un porte-parole militaire. Les sirènes ont provoqué un moment de panique parmi les passants dont certains se sont abrités derrière des voitures ou des abribus.
Trois autres engins ont atterri hier matin en Israël. Au total, 117 roquettes avaient été lancées mardi de Gaza, dont 45 ont été détruites en vol. Elles n’ont pas fait de victime. Tel-Aviv, Jérusalem et, pour la première fois Haïfa, ont été la cible de roquettes à longue portée M75 des organisations armées du territoire palestinien contrôlé par le mouvement islamiste Hamas.
Il y a lieu de rappeler que ce cycle de violence a été enclenché le 12 juin par l’enlèvement et le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribué par Israël au Hamas, suivi de l’assassinat d’un jeune Palestinien brûlé vif la semaine dernière à Jérusalem par des jeunes extrémistes de droite juifs. Le ministre de la Défense Moshé Yaalon a prévenu que les attaques israéliennes allaient "se durcir dans les prochains jours".
Selon le ministre de l’Environnement Gilad Erdan, un membre du cabinet de sécurité, "l’armée, sur les instructions du gouvernement, est prête à lancer si nécessaire une opération terrestre." "C’est dans ce but que des ordres de mobilisation de 40 000 réservistes ont été donnés", a-t-il souligné. Quant aux objectifs israéliens, le ministre a expliqué qu’Israël ne "se contenterait pas d’un arrêt des tirs de roquettes".
"Il faut qu’à la fin des combats, le Hamas ne dispose plus de moyens de production de roquettes", a-t-il précisé. Mardi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait exhorté les Israéliens à "faire preuve de patience, car cette opération peut prendre du temps".
Selon les analystes militaires, le Hamas a réussi à "surprendre" Israël en parvenant à tirer une roquette à longue portée de type M-302, de fabrication syrienne, sur Hadera, une localité au nord de Tel-Aviv, située à 116 km de la bande de Gaza, soit l’objectif le plus distant jamais atteint par une roquette palestinienne.